DEMARRAGES

Il y a un bon moment que je n’ai pas posté quoi que ce soit. Très peu de choses depuis que je suis revenu à Mayotte; depuis la fin juin plus précisément. Il y a eu des travaux, qui m’ont un peu perturbé. L’atelier revu de fond en comble, logement compris, la création d’une galerie, avec cimaises et spots s’il vous plait. Mais tout n’est pas dit. Il y a surtout un soudain changement de rythme. Pour la toute première fois de ma carrière de peintre je peux produire à mon rythme, c’est à dire tout doucement, parce que pour la toute première fois de ma carrière de peintre je n’ai pas besoin de vendre quoi que ce soit pour vivre. Chaque matin je me lève, et je me demande sur quoi je vais bien pouvoir travailler. J’ai plus de trente tableaux en cours, dont plusieurs grands formats; vais-je travailler sur celui-ci ou bien celui-là? Aujourd’hui par exemple j’ai travaillé sur trois tableaux différents; deux noirs et blanc et un tout couleur. Pour demain je ne sais pas encore; sans doute deux petits en couleur; des personnages, piétons dans une rue et matrones papotant sur une terrasse. Vermeer, parait-il, travaillait comme ça; dix coups de pinceaux dans la journée parfois; ensuite il laissait sécher, et il réfléchissait. Pas pressé le bougre! Il s’en fichait, sa femme faisait rentrer l’argent à la maison; elle vendait… des tableaux! L’histoire dit qu’elle trouvait son Vermeer un peu lent et qu’elle le houspillait parfois. J’adore Vermeer. Pour moi Vermeer est l’élégance suprême; tout est là mais rien ne se voit. Un peu comme Léonard, ou Brummel ou comme tous les grands, lesquels n’ont nul besoin de la ramener; leur travail suffit. Le contraire de Macron. Je ne peux m’empêcher de penser à lui lorsqu’on parle d’élégance! Franchement, a-t-on jamais eu un Président plus vulgaire?! Sa compassion affichée pour M’Bappé m’a soulevé le cœur. Je crois que je lui aurais pardonné beaucoup de choses s’il avait manifesté la même empathie à l’égard des deux pauvres gamins qui avaient raté leur pénalty. Ca ça aurait eu de la gueule, de la classe, de l’élégance! Je t’en fiche! On se montre, on se fait voir, on s’exhibe! Imagine-t-on De Gaulle allant faire des câlins à Fontaine ou Kopa lors d’une finale perdue?!Le plus stupéfiant dans tout ça c’est que le bon peuple semble s’en foutre complètement. Putain d’époque, putain de bon peuple!

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