Nouvelle année (très bientôt) Nouveau blog

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Je suis arrivé à Mayotte en 1993; j’ai fait ma première visite aux Comores voisines en 1995, c’était à Anjouan, l’île la plus proche; un coup de cœur; puis il y eut la grande Comore, plus distante, à bien des égards, en 2000, et Mohéli, la toute petite, la même année. A cette époque là j’avais pour ambition de rentrer dans l’histoire de l’art comme un « peintre des Comores », c’est à dire un peintre des quatre îles composant l’archipel. Mayotte me paraissait trop petite, peut-être un peu trop française, encore qu’il n’y eut rien de très français dans tout ce qu’on y voyait; visuellement Mayotte était africaine. Mais tout le reste était français; le système d’éducation dans lequel je travaillais, le langage pratiqué par la plupart, le drapeau flottant sur les administrations, les marques de voiture ou de camembert, bref, si je fermais les yeux j’étais presque chez moi, dans mon Anjou natal. Peu distantes, et pourtant différentes, au moins par leur développement, les trois autres Comores n’avaient pas un fonctionnement « à la française »; leurs centre ville étaient des médina, leurs populations étaient plus ouvertement musulmanes, leurs ports étaient encore remplis de boutres et j’imaginais aisément Henry de Monfreid à la barre de l’un d’entre eux; elles étaient plus exotiques pour tout dire et leurs élites échangeaient facilement avec le touriste blanc lambda, parlant volontiers d’art, par exemple, un terrain sur lequel personne ne s’aventurait alors à Mayotte. Exotiques et cultivées. Je voyais les Comores comme ça; et j’ai rêvé d’en faire partie. J’ai ajusté mon jugement depuis.
J’étais plus jeune de trente ans aussi, donc plus imaginatif, et donc plus ambitieux. J’étais déjà trop vieux pour que le monde m’appartienne, mais les Comores ce n’était pas si grand, et il n’y avait pas de tradition de peinture… alors pourquoi pas.
J’étais en outre habité par l’idée que les quatre îles de l’archipel formaient à l’évidence un ensemble politique « naturel », qu’on pouvait donc, qu’on devait donc dire que l’archipel des Comores était synonyme de l’Etat des Comores, et que Mayotte française, exclue de l’ensemble, était une anomalie de l’histoire, une bizarrerie et peut-être même une aberration. En cela j’étais niaisement semblable à mes compatriotes expatriés de fraîche date, enseignants pour la plupart, présents sur l’île depuis peu et n’envisageant pas d’y demeurer plus que ne l’indiquait leur contrat. Mayotte était d’abord comorienne, et française par accident; regrettable comme tous les accidents. J’ai complètement changé d’avis depuis, Dieu merci.
Mon premier blog (https://comores-mayotte-art.blogspot.com/ ) s’est donc appelé « un séjour aux Comores », jeu de mots facile, mais j’ai le droit! Et mon blog d’aujourd’hui, aux ambitions moins vastes, est sous-titré « un séjour à Mayotte ». Ça devrait me suffire jusqu’à la fin de mes jours.
Je m’en servirai de la même façon que j’ai utilisé l’ancien; j’y mettrai des photos de tableaux, terminés ou en cours de réalisation, et mes réflexions ou états d’âme du moment, les uns n’ayant que très rarement de rapport avec les autres. Je répondrai aux commentaires qui m’intéresseront et je supprimerai systématiquement tous ceux qui contiendront une insulte, à mon égard, cela va sans dire, et à l’égard de toute autre personne physique ou/et morale. A l’exception peut-être de nos politiciens actuels.
Je ne pratiquerai pas l’écriture inclusive, celle-ci me hérissant le poil, et donc
Très bonne journée à tous et à très bientôt.

Tout commentaire injurieux sera systématiquement supprimé.

4 commentaires

  1. GIL

    Belle initiative mon vieil ami et confrère. Cela me permettra de rester en contact avec toi depuis Majunga, ma nouvelle terre promise. Je souscris totalement à tes réflexions sur l’archipel, bien qu’ayant toujours considéré, dès mon arrivée en 90, que le choix des mahorais devrait toujours être respecté. Le développement anarchique qui s’en suivit amena malheureusement la surpopulation, la surconsommation pour certains, le bruit, la quasi impossibilité actuelle de se déplacer …..et la violence d’une jeunesse délaissée. Je pense aujourd’hui que tout ca finira mal et c’est la raison de mon départ. je t’admire de rester travailler ici. Mais au fond, ne vivons pas tous les deux dans et pour la peinture. Aujourd’hui j’ai hâte de partir et de retrouver ma sérénité de toujours. Amicalement à toi

    1. CORNELIS Eric

      Bonne installation je partage ton analyse très fine de la situation, espérant que la fin ne sera oas triste pour Mayotte.
      Vous êtes Marcel et Gil les deux peintres de référence sur Mayotte et l’océan indien, grâce à vous j’ai decouvert culture, sensibilité et sensualité.
      Merci continuez et nous serons tjs prêts à découvrir, apprécier vos oeuvres ainsi qu’à échanger avec vous.

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