Introduction
Image d’illustration
Dans quelques jours, juste après le ramadan, quand Dieu regardera ailleurs, commencera l’opération « Wuambushu », qui consistera pour les représentants de l’Etat à se déplacer sur les hauteurs de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte, avec pelleteuses et forces de l’ordre en réunion, pour détruire les taudis de tôles dans lesquels logent plusieurs milliers de familles de très pauvres gens, sans papiers pour la plupart. Opération annoncée, lors de sa récente visite, par Darmanin, notre ministre de l’intérieur, sur l’air de « vous allez voir ce que vous allez voir scrogneugneu ! » La délinquance n’a plus qu’à bien se tenir.
Ce n’est plus un secret pour personne mais Mayotte fait face à une délinquance en forte hausse depuis les années 2010. Les agressions sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus violentes, et c’est la même chose sur les routes avec des caillassages d’automobilistes et de bus presque quotidiens. Question : Comment se débarrasser de la délinquance et retrouver une vie paisible et normale. Facile ! Les délinquants sont tous des clandestins ; ils sont facilement repérables puisqu’ils n’ont pas de papiers. On fait donc venir cinq cents (ou mille, je ne sais plus) policiers et gendarmes supplémentaires, on contrôle le maximum de gens (pas les Blancs, ça fera toujours autant de temps de gagné) et on embarque toutes celles et ceux qui n’ont pas de papiers. S’il n’y a plus de sans-papiers il n’y aura plus de délinquants ; logique. Impossible de faire plus simple.
Mayotte est une petite île (380 km2) qui compte à peu près 400 000 habitants. L’Insee nous en annonce 300 000 tandis que les importateurs de riz nous parlent de presque 500 000. A la louche disons 400 000. Tous ceux qui savent compter s’accordent cependant sur le fait que la population de Mayotte serait composée de 50 à 55% d’habitants d’origine étrangère. Ce qui, en langage local signifie « d’origine comorienne ». « D’origine étrangère » ne signifie pas « sans-papiers », et 200 000 origines étrangères ne font donc pas 200 000 clandestins. Alors combien ? Je pars d’un postulat de 100 000, ce qui me parait déjà énorme. Les plus radicaux diront que ce n’est pas assez et qu’il y a 200 000 personnes à expulser puisqu’il y a 200 000 personnes d’origine étrangère. Mais bon, mettons 100 000 personnes avec des titres de séjour en règle et 100 000 sans aucun papier. 100 000 personnes donc à rafler, à héberger le temps qu’il leur soit trouvée une place dans un avion ou/et un bateau, 100 000 personnes à expulser vers leur pays d’origine, les Comores pour la plupart. Ça va faire de l’ouvrage aux cinq cents (ou mille) membres supplémentaires des forces de l’ordre, et cela au moment où on nous dit qu’ils ont fort à faire en métropole, entre les retraites et les méga bassines, et que leur venue tant attendue et claironnée pourrait bien être retardée. Les pôvres sont surchargés de travail et ne savent plus où donner de la matraque ; en burn out ; c’est triste.
Il n’y a cependant pas 100 000 délinquants ; du moins pas encore. La très grande majorité des 100 000 sans-papiers ne lancent pas de pierres sur les forces de l’ordre ni sur les automobilistes se rendant au travail. Cette grande majorité fait profil bas, essayant au maximum de ne pas se faire remarquer, trop anxieux qu’ils sont tous d’être réexpédiés dans un pays où il n’existe aucun, mais alors là VRAIMENT aucun espoir, ni pour eux ni pour leurs enfants. La vie misérable qu’ils mènent à Mayotte est la même vie misérable qu’ils mènent dans leurs Comores d’origine, flics de la PAF en moins, mais à Mayotte il y a encore de l’espoir tandis qu’aux Comores il n’y en a pas. Il n’y en a pas ; il n’y en a pas. Pas plus compliqué que ça.
A la louche encore une fois mais sans doute pas très loin de la réalité, 10 000 délinquants donc, en comptant tous les paumés, tous les livrés à eux-mêmes, tous jeunes, tous potentiellement à bout de résignation, les plus actifs d’entre eux étant TRES violents, capables de blesser et de tuer, vivant dans la nature ou les taudis, là où vivent aussi ceux qui leur tiennent lieu de famille, les autres miséreux qui les accueillent. Ces taudis là on les connait, on les voit très bien, sur les hauteurs, là où les routes ne vont plus, juste au-dessus des toutes dernières maisons en dur, une longue exposition de baraques en tôles, rouillées pour la plupart, posées de guingois, en équilibre précaire sur un sol déstabilisé par la déforestation. On va donc vous raser tout ça, corne de bouc et saperlipopette et les délinquants vont comprendre leur douleur ! Ahah ! C’est qui qui fait la loi ici ??!!
On va donc passer très bientôt de 10000 délinquants sous un toit plus ou moins étanche à 10000 délinquants en pleine nature. Voilà une opération républicaine qu’elle est bonne ! Les délinquants, scotchés par autant d’autorité ne vont certes pas tous se rendre à la police de l’air et des frontières, mais tous auront compris la leçon. Ils crèveront de faim, tout comme avant, mais ils ne feront plus les malins. Ahahah ! Voilà enfin une bonne chose de faite. !
A suivre…
Et dire que ce sont les mêmes qui nous ont enfermés pour une dite épidémie avec le succès qu’on lui connaît et qui remettent ça avec Mayotte.
Et petite question parle t-on de la position des Comores qui souhaitent récupérer Mayotte mais qui ferment leurs frontières pour ne plus accepter les expulsés.
Sibeth NDAYE où es tu pour nous expliquer que mettre un masque est un acte technique pourquoi ne pas venir aider la France en expliquant commun nous allons forcer à récupérer ses ressortissants ….
Bref on est pas sorti de l’auberge.