Progression bazari

étape 1
étape 2
étape 3
étape 4

          Chacune de ces photos représente une étape, c’est-à-dire une séance de travail. Certaines séances sont courtes, certaines sont plus longues ; tout dépend des difficultés que pose le dessin, de la qualité de finition qu’on désire ou des hésitations du peintre. J’arrête donc une séance de travail lorsque je travaille depuis trop longtemps et que la fatigue se fait sentir ; lorsque je sais que le tableau sera meilleur avec une autre couche, même légère, qu’il y aura des transparences qui ne peuvent exister avec une seule couche ; donc j’attends que ça sèche et je reprends plus tard ; et enfin lorsque je suis en panne d’idée sur quoi mettre où et comment le traiter. Ce sont très souvent ce genre d’hésitations qui prennent le plus de temps à régler. Dernier mot enfin, j’aime bien prendre beaucoup de temps entre les avant-dernières séances et la toute dernière. Il existe encore mille occasions de faire des erreurs dans les dix derniers mètres ; c’est une des parties les plus angoissantes du travail, et, comme disait Ingres, qui s’y connaissait en finitions : « finir demande un cœur d’acier. » Mais lorsqu’on sait qu’on est pratiquement arrivé au bout, que les chances de faire une grosse bêtise sont insignifiantes, qu’il ne reste que trois ou quatre accents de lumière à poser avant la signature, alors attendre encore un jour ou deux, ou une semaine, c’est un peu comme retarder son plaisir ; on sait que celui-ci arrivera, et on espère qu’il n’en sera que plus grand.

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4 commentaires

  1. L'ébouriffé

    Oui la crainte de conclure…. mais dans finir il y a une dimension d’inéductable, d’impossible retour en arrière, de fin/faim. Un goût d’insatisfaction ou de y a plus/y a plus qu’à…. C’est peut pour cela qu’à Mayotte il y a jamais ce goût de fin toujours ce truc en devenir, de devenir. Cette force de vie.
    Bref une fois que c’est fini c’est fini alors que tant que ça dure il y a du plaisir.
    Bref quel plaisir de vous lire. Quel plaisir quand ça dure !
    Je vous embrasse Marcel !

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